Les pouls chinois : le GPS du diagnostic
La Méthode Zhong Fu vous apprend et vous permet de chercher des poux ou plutôt des pouls chinois même sur un chauve ! Une introduction qui décoiffe pour vous présenter une véritable pépite de la Médecine Traditionnelle Chinoise : les pouls chinois.
Une des particularités majeures du diagnostic en Médecine Traditionnelle Chinoise est la prise de pouls, nommée de manière plus savante « la sphygmologie ».
À l’origine…
Le premier volume du Zhongguo yiji tongkao, encyclopédie bibliographique des livres de médecine chinoise, comprend une section qui réunit un certain nombre de traités sur le diagnostic. On y trouve 446 références d’ouvrages de différentes époques dont 341 d’entre eux sont exclusivement consacrés au diagnostic par les pouls.
Pour donner une comparaison avec un autre aspect traditionnel de l’examen clinique, il n’existe que 29 traités d’observation de la langue. On peut donc observer que la sphygmologie représente, de loin, la partie du diagnostic sur laquelle on a le plus écrit.
Le Nanjing, encore appelé Classique des difficultés (Ier ou IIe siècle avant JC) est le premier parmi les grands ouvrages classiques à développer la prise de pouls sur l’artère radiale au niveau du poignet.
Elle consiste à effleurer, toucher, palper et surtout apprécier certaines parties de l’artère avec les doigts.
Avec méthode…
La prise de pouls ne donne pas moins de 13 informations au praticien :
La première, appelée le pouls global, se révèle en posant simultanément les 6 doigts sur les 2 poignets (ou alternativement 3 doigts d’une même main). La lecture du pouls global est primordiale et indique notamment si le corps est en infection ou pas.
À raison de 3 doigts posés sur chaque poignet, ce qui fait 6 positions, le praticien peut obtenir une lecture double sous chaque doigt :
- en pressant pour obtenir l’information sur le pouls profond et
- en effleurant ou soulevant pour obtenir l’information sur le pouls superficiel.
Sur les 12 positions, 10 correspondent aux loges énergétiques (chacune ayant son méridien) :
- 5 loges correspondant aux organes trésor bien connus en physiologie : Foie, Cœur, Rate (avec le pancréas), Poumon et Rein ainsi que
- 5 loges pour leurs organes ateliers associés, respectivement, Vésicule Biliaire, Intestin Grêle, Estomac, Gros Intestin et Vessie.
En MTC, toutes les fonctions du corps humain (tant physiologiques que psychologiques) sont réparties sur ces 5 loges énergétiques.
À cela s’ajoutent 2 organes (et donc 2 méridiens) typiquement chinois : le Maître du Cœur qui correspond à la mémoire cellulaire et le Triple Réchauffeur qui gère le système de thermorégulation.
Les Chinois ont d’abord testé puis enfin théorisé leur Médecine il y a 3 000 ans sans avoir jamais ouvert un corps. En effet, la dissection fut autorisée en Europe comme en Chine vers 1240… une fois les corps ouverts, l’exploration des chairs et autres entrailles confirma parfaitement ce que les Chinois avaient déjà théorisé près de 2 000 ans plus tôt. Quant à la mémoire cellulaire, l’Occident a attendu le XXe siècle pour développer les notions de génétique et d’épigénétique.
On vous fait un dessin ?
Voici deux dessins qui n’ont pour but que de vous situer, sachant que la technique de la prise de pouls s’apprend et se pratique… sans avoir besoin ni de don inné, de magie ou encore de sensibilité particulière.
La touche scientifique…
D’aucuns bercés au chant des sirènes du scepticisme hurleront à la subjectivité d’une telle lecture. Mais attention, la tonométrie d’aplanation (hé oui, encore un nouveau mot à faire entrer dans votre vocabulaire) sauvera la tête des plus rationnels et autres cartésiens… En effet, cette méthode non invasive, mais bien scientifique permet d’étudier la forme de l’onde de pouls et peut s’appliquer à toutes les artères ayant une distribution superficielle.
De la même façon, tout aussi scientifique, les études sur le pouls chinois utilisent un ohmmètre (outil de mesure de la résistivité électrique) pour preuve de la variation du pouls selon les points choisis.
Grâce aux pouls chinois, le praticien peut alors détecter si la loge énergétique sondée manque d’énergie (le Qi) ou est perturbée, ce qui se traduit par un blocage de l’énergie sur le méridien correspondant. De là en découle le traitement à mettre en place pour rééquilibrer ou encore libérer ces loges énergétiques. En fin de séance, la prise de pouls permettra de confirmer l’efficacité du traitement en trouvant des pouls apaisés et « normaux ».
Pour conclure…
Alors vous ne direz plus « Moche comme un pou(ls) » mais « Fabuleusement instructif comme des pouls chinois ! » Cette lecture des pouls qui permet de comprendre le corps de la même façon depuis 5 000 ans est un véritable trésor, en harmonie avec l’Univers qui a donné à l’homme un merveilleux outil de diagnostic qui ne demande rien d’autre que 6 doigts… et une bonne dose d’entrainement !
Cette prise de pouls sur l’artère radiale est également l’outil principal de diagnostic de la Méthode Zhong Fu. N’hésitez pas à consulter le site de notre méthode www.methodezhongfu.org et de notre école sur www.ecolezhongfu.org pour en savoir plus. Au fait, une nouvelle promo démarre en septembre si ça vous titille…